lundi 8 février 2010

Ferdinand Léopold OYONO:Grand commis de l'Etat

Ferdinand-Léopold Oyono : Grand Commis de l’Etat



Par Samuel Efoua Mbozo’o
Chargé de Cours. Université de Yaoundé I

F.L. Oyono est un grand commis de l’Etat hors pair. Une carrière exceptionnelle - près d’une cinquante d’années de bons et loyaux services au bénéfice de l’Etat camerounais - qui l’aura conduit tantôt à l’étranger, comme diplomate, où il a fait entendre haut et fort la voix du Cameroun, tantôt à la tête de divers départements ministériels, où, à chaque fois, il a marqué d’une empreinte particulière son passage.
La vie de F.L. Oyono est un témoignage riche d’enseignements : il fait partie de la première cuvée de l’élite intellectuelle du Cameroun et, comme tel, il a connu la période coloniale, l’indépendance du Cameroun, la réunification des deux Cameroun, le régime du Président Ahidjo et se retrouve encore aujourd’hui aux premières loges de la scène politique nationale et internationale sous le régime de son ami Président Paul Biya. Un parcours exceptionnel digne d’être inscrit au palmarès des records de longévité des carrières.
Pourtant, rien dans son environnement familial et scolaire ne prédisposait F.L. Oyono à une vie professionnelle aussi riche que longue. Dès lors, comment expliquer une telle réussite ? Comment comprendre un tel parcours exceptionnel sans y associer la main de dieu ou celle des ancêtres ? Autant de questions qui montrent combien il est difficile de parler de cet homme qui n’a pas encore cessé de servir son pays.
L’historien récuse à parler des contemporains, surtout de leur vivant, par crainte d’être subjectif ou complaisant. Mais l’honnêteté intellectuelle voudrait aussi que l’historien reconnaisse que cinquante ans, c’est l’âge adulte, l’âge d’or dans la vie d’un être humain .En effet ,dans une société comme la nôtre, où la mémoire collective a tendance à vite oublier ; dans une société où les archives sont mal conservées ; dans une société où l’espérance de vie tourne autour de cinquante ans et où les personnes ressources sont de plus en plus rares, nous pensons honnêtement qu’il serait bon de commencer à "enquêter", sur les hommes qui ont marqué l’histoire de notre pays au cours des cinquante dernières années afin que, comme l’écrivait Hérodote d'Halicarnasse, père présumé de l'Histoire ,« les actions accomplies par les hommes ne s’effacent avec le temps .»
En acceptant donc de participer à la rédaction de ce livre sur F.L.Oyono, nous voudrions apporter notre modeste contribution à l’écriture de l’Histoire de notre pays et surtout des hommes qui l’ont faite ou qui la font.
Parler de F.L.Oyono, grand commis de l’Etat, revient par conséquent à parler dans un premier temps de ses origines familiales ; ensuite, de sa formation académique et professionnelle ; enfin, des grandes étapes de sa carrière professionnelle en insistant surtout sur les principales actions posées par ce grand commis de l'Etat.

- Ascendance de F.L.Oyono
F.L. Oyono est né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, dans l’actuel département de la Mvila, province du Sud, de l’union de Jean Oyono Etoa et de Agnès Mvodo . Il est un Fong de Ngoazip I, village d’origine de son père. Ce dernier descend d’une haute lignée dans la famille Fong. En effet, Jean Oyono Etoa est le fils de Akam Ntse, et neveu d’un homme illustre dont le nom sert d’exclamation proverbiale chez tous les Fong : Oyono Etoa Mekong . Le père de F. L. Oyono fréquenta l’école allemande à Ngovayang jusqu'au départ des Allemands du Cameroun en 1916. Mais par la suite, Oyono Etoa fut récupéré par les Français, nouveaux maîtres du Cameroun. Il se remit à l’école française et le 24 Juillet 1922, il fut reçu au certificat d’études primaires élémentaires. Et dès le 1er janvier 1923, il fut recruté écrivain-interprète et affecté successivement à Yaoundé au cabinet du gouverneur, à Ebolowa au cabinet du chef de région, à Ngaoundéré, à Tibati,à Djoum,à Ebolowa et à Mbalmayo. Sa carrière fut subitement interrompue en 1956 par l’administration française.
En effet, Oyono Etoa a encouru la disgrâce de l’administration coloniale qu’il avait si longtemps et si loyalement servie par la faute de son fils ,F. L. Oyono, dont les premiers romans récemment publiés en France n’avaient pas manqué de susciter de l’indignation contre ce jeune turbulent et une animosité contre son père. Sans le vouloir et sans le savoir, le fils venait de faire le malheur de son père.
Il se retira dans son village à Ngoazip et se convertit à la vie de paysan. Il mourut le 22 juin 1968 à l’hôpital central de Yaoundé.
Du côté de sa mère, l’ascendance de F. L. Oyono n’est pas moins illustre. Sa mère,Agnès Mvodo , était en effet la fille de Belinga Ekodo, chef supérieur des Bené, dont la chefferie, héréditaire, se perpétue encore à son siège, Ngoulemakong. De l’union de Oyono Etoa et de Agnès Mvodo naîtront donc F. L. Oyono (en 1929) et Elisabeth Mfoumou (en 1934).
F.L.Oyono passa son enfance à Ebolowa ,notamment au quartier Abang au croisement de la rue qui conduit à l’église Ste Anne en briques rouges et de la route qui mène vers Lolodorf. C’est de là que ,dès 1934 , le jeune F.L.Oyono se rendait chaque matin à l'école officielle régionale d’Ebolowa alors que la petite Mfoumou allait à celle de la mission catholique, distante de 150 mètres de la maison.

- Formation académique et professionnelle
F.L. Oyono a donc fait ses premiers pas à l’école à l’âge de 5 ans. Trop jeune,ses progrès furent irréguliers, gênés notamment par la deuxième Guerre Mondiale. En 1944, F. L. Oyono obtint son certificat d’études primaires élémentaires(CEPE), deuxième du centre d’Ebolowa, et réussit au concours d’entrée au cours de sélection d’Ebolowa. Il y passa moins d’un an (mars-décembre 1945) car, il fut reçu à l’examen d’entrée à l’Ecole primaire supérieure de Yaoundé.
En 1946, un autre champ d’expérience s’ouvrit devant F.L. Oyono avec son admission à cette école. Celle-ci était à l’époque le seul établissement public d’enseignement secondaire du territoire. L’admission en son sein était sélective. Créée le 25 juillet 1921 par arrêté du gouverneur de la République française, cette institution scolaire comprenait cinq sections :
- enseignement,
- administration,
- poste,
- géométrie-topographie,
- médecine.
L’Ecole offrait à tous ses élèves un internat avec un règlement assez sévère : sorties limitées à une par semaine, interdiction de garder sur soi des vivres, de l’argent, brimade. Mais en revanche, les élèves étaient bien soignés et bien nourris. Ils recevaient tout de l’établissement : fournitures scolaires, literie, vêtements, etc. L’enseignement dispensé dans cette pépinière de fonctionnaires avait pour but de former des commis de tous ordres, sachant en plus de la lecture et de l’écriture, assez de calcul et de notions financières et juridiques pour tenir les postes subalternes, certes, mais indispensables pour une bonne administration coloniale.
F.L. Oyono opta pour la section administration. Il y passa deux ans en compagnie des camarades tels que Koungou Edima, Bayart Nna Ze, Fritz Ondoa ,Okono Abessolo, etc.… En 1948, suite à l’ouverture d’un lycée à Nkongsamba, les élèves de l’Ecole primaire supérieure, section administration, furent transférés dans cette ville. Ils s’inscrivirent en classe de 4e pour suivre un programme d’enseignement semblable aux établissements secondaires de France.. En 1950, son père décida de l’envoyer continuer ses études en France à ses frais .
C’est à Provins, petite ville de Seine-et-Marne., que F.L. Oyono reprit ses études secondaires en 1950, en classe de seconde; il acheva ses études secondaires en 1954 avec la réussite au baccalauréat, deuxième partie, (mention très bien) . Dès lors, s’ouvrirent à lui les portes de la prestigieuse université de Sorbonne à Paris.
Il s’inscrivit à la faculté de droit et sciences économiques de cette université et trois ans après, en 1957, il en sortit licencié. Il entra ensuite à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris où il opta pour la section diplomatie. Par la suite, le diplômé de l’ENA, poursuivit sa formation professionnelle à travers des stages au quai d’Orsay en 1958, et puis à l’ambassade de France en Italie (Palais Farnèse à Rome) en 1959 où il s’imprégna des réalités et surtout des canons régissant la profession de diplomate .
Certains proches et camarades de F.L.Oyono sont étonnés aujourd’hui par le succès diplomatique et littéraire de ce dernier et par sa très longue et riche carrière professionnelle. Pourtant, dans son enfance et sa jeunesse, disent-ils, F.L. Oyono ne fut pas un élève modèle. Fort en français (dictée et rédaction), faible en calcul, il était surtout un élève turbulent et indiscipliné, farceur sans insolence ; élève moqueur, il n'épargnait personne, élève ou maître. Mais tout cela était sans grande méchanceté. Car,F.L. Oyono était généreux et surtout avait le sens de l’amitié. On peut voir en lui une grande décontraction, un refus de dramatiser la vie, une volonté de la prendre plutôt telle qu’elle se présente, quitte, de temps en temps, à en rire malicieusement.

F. L. Oyono: le diplomate

De par sa formation professionnelle, F.L. Oyono est un diplomate. Et naturellement, c’est en diplomatie qu’il effectue ses premiers pas de haut commis de l’Etat. Dans le cadre de cet article, nous nous limitons à un bref rappel de sa carrière diplomatique, un article entier ayant été consacré au diplomate F.L. Oyono.
Après ses stages passés au quai d’Orsay et à l’ambassade de France en Italie en 1959, F.L. Oyono commence une brillante carrière de diplomate qui l’amena dans les quatre coins de notre planète, d’abord comme chargé des affaires consulaires à l’ambassade du Cameroun à Paris aux premières heures de l’indépendance du Cameroun en 1960.
Peu après, le 22 novembre 1960, il est nommé délégué permanent du Cameroun auprès de l’Organisation des Nations Unies.
En avril 1961, il est rappelé au ministère des Affaires étrangères comme jurisconsulte chargé d’études.
En 1962, F.L. Oyono assume les fonctions d’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès de la Communauté économique européenne(CEE) pour la négociation de la Convention d’association des pays africains et malgaches (EAMA) avec la CEE.
Nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire le 10 décembre 1962 au Liberia, il y séjourna de 1963 à 1965. De 1965 à 1968, il est nommé ambassadeur dans les pays du BENELUX et auprès de laCEE.
De 1968 à 1974, F.L. revint à Paris comme chef de la mission diplomatique du Cameroun en France couvrant en même temps l’Espagne, l’Italie, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.
En 1974, les nécessités de services le ramènèrent aux Nations Unies comme représentant permanent du Cameroun. Durant ce second séjour au Palais de Verre de New York, qui a duré de 1974 à 1982, il présida le Conseil de sécurité, fut élu vice-président de l’Assemblée générale des Nations Unies, président du conseil d’administration de l’UNICEF, président de la commission politique des ministres des Affaires étrangères des pays non-alignés à Lima (Pérou), rapporteur général de la même conférence à Colombo (Sri Lanka), président du conseil des Nations Unies pour la Namibie, etc.
Le 22 octobre 1982, F.L. Oyono est nommé, cumulativement ,ambassadeur du Cameroun en Algérie et en Tunisie, avec résidence à Alger.
Londres est la dernière mission diplomatique auprès de laquelle F.L Oyono est accrédité en juillet 1984. Celle-ci couvre aussi bien la Grande-Bretagne que les pays scandinaves. Arrivé à Londres en septembre 1984, il en repartit en août 1985, suite à sa nomination au poste de Secrétaire général de la présidence de la République.
Avec cette nomination ,et après plus de vingt-cinq années passées comme diplomate, s’ouvrit une nouvelle phase dans la carrière du haut commis de l’Etat, F.L. Oyono.

De la jaquette à la simple veste
Lorsque le 24 août 1985, F.L Oyono, qui a alors 56 ans, est nommé Secrétaire général de la présidence de la République , personne, encore moins Oyono lui-même, ne pouvait s’imaginer qu’une nouvelle étape de sa carrière ,aussi riche et longue que la précédente, s’ouvrait devant lui. En effet, si l’on excepte la brève période allant de septembre 1990 à décembre 1992, F.L Oyono est ministre de la république depuis 1985 jusqu’à nos jours (2006):
- du 24 août 1985 au 21 novembre 1986, il est Secrétaire général de la présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre ;
- du 21 novembre 1986 au 8 septembre 1990, il est ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat ;
- du 27 novembre 1992 au 7 décembre 1997, il est ministre en charge des Relations extérieures ;
- du 7 décembre 1997 à ce jour (2006), il est ministre d’Etat en charge de la Culture.
En passant en revue, un à un, chacun des postes ministériels occupés par F.L Oyono, nous rappelons surtout certaines de ses actions qui auront le plus marqué son passage au sein de ces départements ministériels.

- F. L. Oyono : Secrétaire général de la présidence de la République ou le coordonnateur de l’action gouvernementale (24 Août 1985-21 novembre 1986)

La loi n° 84/001 du 4 février 1984 portant modification de certains articles (1er, 5, 7, 8, 26 et 34) de la Constitution de 1972 a apporté un certain nombre de nouveautés dans l’organisation de l’Etat du Cameroun. Tout d’abord, la dénomination de République Unie du Cameroun a changé en République du Cameroun tout court. Ensuite, les fonctions de Président de la République par intérim ne sont plus assurées par le Premier ministre dont le poste se trouve supprimé, mais plutôt par le Président de l’Assemblée nationale ou par son suppléant. Enfin, le Président de la République est Chef de l’Etat et Chef du Gouvernement.
Dès lors, le Secrétaire général de la présidence devient l’animateur principal de l’action gouvernementale qu’il coordonne. Et cela est confirmé avec la publication, le même 4 février 1984 d’un décret présidentiel (n° 84-30) réorganisant la présidence de la République.
En effet, l’article 2 dudit décret dispose que "le Secrétariat général est chargé d’instruire toutes les affaires soumises à la sanction du Chef de l’Etat ainsi que les dossiers que lui confie le Président de la République" et que "il suit l’exécution des décisions prises par le Chef de l’Etat". Par ailleurs, le Secrétaire Général a rang et prérogatives de ministre d’Etat et est assisté de trois secrétaires généraux adjoints.
Un peu plus d’un an après, le 24 août 1985, un autre décret présidentiel (n° 85-1172) portant organisation du gouvernement n’apporta aucun changement majeur sur la structure et le fonctionnement du secrétariat général de la présidence de la République.
L’on constate que, contrairement au décret n° 84-30 du 4 février 1984 portant organisation de la présidence de la République qui donnait au Secrétaire général rang et prérogatives de ministre d’Etat et qui prévoyait que ce dernier serait assisté de trois Secrétaires généraux adjoints, le décret n° 85-1174 du 24 août 1985, nommant F.L. Oyono Secrétaire général de la présidence, dispose que ce dernier a rang et prérogatives de ministre, de même que ses deux adjoints, Jean Kueté et Joseph Owona, sans qu’il n’y ait eu, entre temps un autre texte rapportant celui de février 1984. Même le décret du 11 septembre 1985 (n° 85-1217), portant réorganisation de la présidence de la République, ne précise ni le rang, ni les prérogatives du Secrétaire général,encore moins le nombre de ses adjoints.
Au demeurant, le Secrétaire général F.L. Oyono, proche collaborateur du Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, devient la cheville ouvrière de l’action gouvernementale qu’il coordonne. A cet effet, "il est chargé d’instruire toutes les affaires soumises à la sanction du Chef de l’Etat ainsi que les dossiers que lui confie le Président de la République", en même temps qu’il "suit l’exécution des décisions prises par le Chef de l’Etat".
Le décret N° 85-1199 du 30 août 1985 accorde délégation permanente de signature au Secrétaire général F. L. Oyono à l'effet de signer, au nom du Président de la République, toutes les pièces et correspondances relatives aux affaires administratives courantes , notamment les actes réglementaires ou individuelles concernant :
- l’intégration, l’abaissement d’échelon, de classe ou de grade ainsi que la révocation des fonctionnaires de la catégorie "A" du cadre des diplomates ;
- l’intégration, l’abaissement de grade et la révocation des fonctionnaires de la catégorie "A" de la fonction publique ;
- la nomination des chefs de service et de leurs adjoints à la présidence de la République ;
- La nomination aux emplois-d’adjoints au chef de service, de chef de service, de sous-directeur, de directeur adjoint ou assimilés, à l’exception du personnel de commandement, des ministères de la défense, de la justice et des affaires étrangères, du Secrétariat d’Etat à la Sécurité intérieure, du Chef de centre de documentation et de la direction de la sécurité présidentielle ;
- l’expulsion du territoire national ,
- les virements de crédits de chapitre à chapitre ;
- les changements et adjoints de noms ou de prénoms,
- les dispenses d’âge ;
- l’indemnisation des victimes des mesures d’expropriation pour cause d’utilité publique ;
- l’octroi des licences d’exploitation forestière,
- l’agrément des sociétés aux régimes A et B du code des investissements,
- l’approbation des plans de lotissement et d’urbanisme,
- l’affectation des terrains domaniaux,
- l’approbation du transfert à l’Etat des établissements privés d’enseignement privé
Compte tenu de l’immensité de la tâche, le nouveau Secrétaire général F.L Oyono, à son tour, prit un certain nombre d’arrêtés pour donner délégation de signature à ses principaux collaborateurs dans les domaines de leurs compétences respectives .
Par ailleurs, le Secrétaire général F.L Oyono, diplomate avéré, reçut très souvent au nom du Chef de l’Etat, plusieurs hautes personnalités et envoyés spéciaux des pays amis et des organisations internationales :
- Le 25 février 1986, il reçut M. Eum Deuk Hwan, vice-ministre nord-coréen du comité économique extérieur ;
- Le 3 mars 1986, ce fut le tour du ministre finlandais du commerce extérieur, M. Jermu Laine, d’être reçu ;
- Le 25 mars 1986, il reçut M. Antoine Ndinga Oba, ministre congolais (Brazzaville) des Affaires étrangères et de la coopération ;
- Le 14 avril 1986, il reçut M. Demetrio Elo Ndongo, envoyé spécial Equato-Guinéen et ministre des communications et des transports ;
- Etc.
En somme, la fonction de Secrétaire général de la présidence de la République était des plus absorbantes. Pendant quinze mois, le Secrétaire général F.L. Oyono s’acquitta avec brio de ses responsabilités de "gardien du temple" d’Etoudi. Le 21 novembre 1986, le grand commis de l’Etat F.L. Oyono fut appelé à d’autres fonctions, selon la formule consacrée.








- F.L Oyono : ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat (MINUH)
(21 novembre 1986-8 septembre 1990)
En application du décret présidentiel n° 86-1399 du 21 novembre 1986 portant organisation du gouvernement, F.L Oyono est nommé ministre de l’urbanisme et de l’habitat par un autre décret (86-1404) signé le même jour Et comme tel, il est chargé :
- de la politique domaniale, foncière et cadastrale du pays ;
- de la politique générale de l’urbanisme et de l’habitat ; de l’élaboration et du contrôle de l’application des règlements administratifs et technique à l’urbanisme et à l’habitat ;
- de la gestion et du contrôle des locations administratives et de l’entretien des bâtiments publics ;
- de la gestion du mobilier des logements administratifs.
Par ailleurs, il assure la tutelle :
- de la mission d’aménagement des terrains urbains et ruraux (MAETUR) ;
- del société immobilière du Cameroun (SIC)
- du Crédit foncier du Cameroun(CFC), conjointement avec le ministre en charge des finances ;
- ainsi que des organismes professionnels de son secteur.
Profitant de la présentation des vœux pour l’année 1987 par l’ensemble du personnel du département et des organismes rattachés le 5 janvier 1987, le nouveau ministre de l’urbanisme et de l’habitat a défini les grandes lignes de son action future.
Après s’être montré "très sensible" aux vœux à lui présentés par ses collaborateurs, F.L. Oyono a annoncé à ces derniers la manière dont ils devront travailler, à savoir "œuvrer dans la rigueur, la transparence et avec célérité, pour le bien commun" . Sans accuser personne, le ministre F.L Oyono a ensuite déploré "un certain flou artistique entretenu pendant des décennies, à cause duquel, dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat, nous avons accumulé des retards ayant contribué au désordre et à la complexification des problèmes auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés" .
Tout cela, a ajouté le ministre, s’est traduit par la dégradation du paysage urbain, l’insuffisance des équipements collectifs, la précarité de l'habitat et l'inadaptation des procédures d’accession à la propriété immobilière. Aussi a-t-il promis d’entreprendre des "initiatives hardies" pour la modernisation de nos cités, de nos villages et de l’habitat camerounais, notamment :
- la réforme des procédures pour l’accession rapide des camerounais à la propriété immobilière ;
- la maîtrise de la gestion par l’informatique du patrimoine immobilier de l’Etat ;
Pour terminer, le ministre Oyono en a appelé au sens de responsabilité et de l’intérêt général de ses collaborateurs, afin que "le ministère de l’urbanisme et de l’habitat réponde à l’attente du Chef de l’Etat et des camerounais".
Deux jours après cette cérémonie de présentation de vœux, le ministre Oyono commença à entreprendre ce qu’il avait lui même appelé "initiatives hardies" en visitant à Yaoundé les quartiers dont le cadre de vie n’était pas des plus reluisants : crevasses en pleine chaussée, épais nuages de poussière au moindre passage des véhicules, eaux usées, caniveaux bouchés, poubelles jamais vidées, etc.…
L’un des problèmes importants auxquels le nouveau ministre de l’urbanisme et de l’habitat s’est attaqué fut celui des logements administratifs. Tout ne baignait pas dans l'huile dans ce domaine. En effet, beaucoup de fonctionnaires, de par leur grade et leur fonction avaient droit à la gratuité du logement. Malheureusement, beaucoup d’autres n’ayant pas qualité pour en bénéficier, étaient logés illégalement. Par ailleurs, certains fonctionnaires ayant obtenu un crédit-logement, continuaient à bénéficier de logement, contrairement aux dispositions des textes en vigueur. Pire, d’autres fonctionnaires, propriétaires des villas, louaient celles-ci à l’Etat et revenaient, grâce à des démarches incontrôlables, occuper leurs propres villas. La conséquence en était que l’Etat, en 1986, dépensait environ 15 milliards de francs pour les logements administratifs .
Aussi, pour pallier tant de problèmes, le nouveau ministre a-t-il initié une circulaire à la signature du Président de la République, dès 1987, relative à la gestion des logements administratifs. Celle-ci fait du ministre de l’urbanisme et de l’habitat le seul responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique de logement des agents publics.
Après avoir tenté de mettre une structure plus fiable et plus facile à contrôler pour faire échec aux désordres qui avaient cours et qui attribuaient des logements en marge des critères objectifs et face à la persistance de la crise économique des années 1988, le gouvernement fut obligé par la suite de résilier la plupart des contrats de logements administratifs.
Mais bien avant d’arriver à cette décision, une vaste concertation entre le MINUH et ses organismes rattachés a été initiée par F.L Oyono à l’occasion de la journée mondiale de l’habitat le 5 octobre 1987. Il s’agissait, au cours de cette concertation, d’identifier les problèmes caractérisant l’habitat au Cameroun, d’esquisser des solutions possibles et convenables dans le contexte camerounais, de générer des attitudes et des décisions politiques qui s’imposaient et d’ouvrir en la matière la voie vers une action concrète et rationnelle.
De cette concertation, il est apparu que la crise du logement - phénomène au demeurant universel - était bien réelle. Ainsi, la SIC, créée depuis 1952, reste confrontée à un dilemme : d’une part, la plupart des logements sont difficilement accessibles aux populations à faibles revenus ; d’autre part, les surfaces et les prestations proposées restent en dessous des exigences des couches sociales relativement aisées.
Le Crédit foncier du Cameroun, créé depuis le 13 mai 1977 (décret n°77/140), octroie des crédits pour la construction des logements, mais ces crédits sont le plus souvent détournés à d’autres projets. Sans oublier que ces crédits sont longs et que les personnes bénéficiaires viennent parfois à perdre leur emploi.
Quant à la MAETUR (Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux), créée par décret n° 77/193 du 23 juin 1977, modifié par le décret n° 82 / 599 du 25 novembre 1982, sa mission essentielle est "la réalisation d’opérations d’aménagement et d’équipement de terrains, en vue de la promotion immobilière et de l’habitat sur toute l’étendue du territoire national ". Organisée en bureau d’études et de contrôle, la MAETUR intervient dans la réalisation des voiries et réseaux divers, le lotissement et la commercialisation des zones à aménager, la mise en place des équipements publics, le contrôle de la conformité des projets de construction avec les cahiers des charges des zones aménagées, l’entretien de certain équipements.
Malheureusement, l’on constate que les lots viabilisés par la MAETUR sont vendus à des prix très élevés pour les couches sociales à revenus modestes. En effet, les plafonds des prêts sociaux du Crédit foncier du Cameroun, fixés à 140.000CFA par mois, ne sont pas de nature à faciliter l’accès à la propriété pour les ménages ayant un revenu mensuel de moins de 100.000CFA (cent mille francs).
Malgré ces difficultés, un certain nombre de réalisations ont été effectuées sous la houlette du ministre F.L Oyono. C’est ainsi que le crédit foncier du Cameroun, par exemple, après dix ans d’existence en 1987, avait déjà financé la construction de 10.432 logements et de 7.561 lots pour une enveloppe globale de 77 milliard de francs.
Quant à la SIC, malgré une conjoncture économique difficile, la nouvelle cité de Mendong (Yaoundé) fut inaugurée le 28 octobre 1988 par le ministre F.L Oyono. Cette réalisation faisait partie du programme triennal de construction par la SIC de 3000 logements à Yaoundé dont le premier millier avait été livré à la Cité verte en 1986. La deuxième tranche était donc celle de Mendong avec 413 logements livrés en octobre 1988 et 150 autres attendus en fin décembre 1988. Sur les 413 logements livrés, 277 étaient en location vente. De nombreuses infrastructures accompagnaient ce nouvel ensemble immobilier : une école primaire, deux écoles maternelles, un collège d’enseignement secondaire, un centre de santé développé, un centre administratif, un marché de vivres, des terrains de sports, des espaces verts, enfin cent-vingt(120) zones de parking (pour 1000 véhicules). L’opération de construction seule était évaluée à 14,6 milliards de FCFA financés par l’Etat à concurrence de 3,19 milliards, le Crédit foncier du Cameroun à 2,95 milliards et 8,15 milliards par des investisseurs.
La MAETUR a, quant à elle et malgré quelques difficultés financières, mis à la disposition des habitants de Douala, en février 1989, des parcelles viabilisées. Le nouveau lotissement se trouvait à Logpom et sa superficie était de 80 ha pour 1200 parcelles. Il en est de même la zone Nylon à Douala dont la réalisation a nécessité 3.300 millions de FCFA pour treize bâtiments de 4000 m2 chacun, avec 324 boutiques, 667 comptoirs, 490 places pour les petits vendeurs, 312 chambres froides.
En plus de ces réalisations, on peut citer la création d’une cellule spéciale de développement urbain par décret présidentiel en date du 4 février 1988. La mission de cette cellule était de suivre la bonne exécution du projet urbain n° 2 en conformité avec les accords de prêts consentis par la Banque mondiale.
C’est le cas aussi du décret n° 88-1603 du 25 octobre 1988 portant création d’un comité de coordination de développement urbain. Ledit comité est chargé du suivi de la mise en place du plan d’action du gouvernement pour la stratégie urbaine. A ce titre, il suit les études liées à la préparation du plan d’action sectoriel, examine et discute les conclusions de ces études, suit la mise en place des mécanismes financiers et institutionnels pour la décentralisation des activités entre l’administration centrale, les organismes parapublics et les municipalités, etc.
Par ailleurs, on pourrait citer la réorganisation du ministère de l’urbanisme et de l’habitat par décret n° 89/266 du 17 février 1989, visant à alléger la structure et à rendre plus efficient son fonctionnement au regard des missions à lui confiées.
Enfin, il ne serait pas superfétatoire de rappeler que ,de novembre 1986, date de nomination de F.L.Oyono comme ministre de l’urbanisme et de l’habitat, à septembre 1990, date de son départ du gouvernement, il y a eu environ quatre réaménagements ministériels au cours desquels la confiance du Chef de l’Etat, à chaque fois, lui a été renouvelée .

F.L.Oyono : Ministre des relations extérieures (MINREX)
(27 novembre 1992- 7 décembre 1997)

Sorti du gouvernement le 8 septembre 1990, F.L. Oyono y refait son entrée 24 mois après, le 27 novembre 1997, comme ministre des Relations extérieures. Un véritable couronnement,un vrai sacre pour ce diplomate de profession, ce ministre plénipotentiaire, serait-on tenté de dire.En effet, conformément à l’article 5 du décret 92/215 du 26 novembre1992 portant organisation du gouvernement, le ministre des Relations extérieures a pour " mission d’assurer la mise en œuvre de la politique des relations extérieures arrêtée par le Président de la République ".
A ce titre, il est chargé :
- des relations avec les Etats étrangers, les organisations internationales et les autres sujets de la communauté internationale ;
- de la protection des ressortissants et des intérêts camerounais à l’étranger ;
- de la collecte et de la diffusion auprès des départements ministériels des informations relatives aux Etats étrangers et aux organisations internationales qui pourraient faciliter l’action des services publics ;
- de l’information des gouvernements étrangers et des organisations internationales en ce qui concerne le développement politique, économique, social et culturel du Cameroun.
En sa qualité de coordonnateur des affaires diplomatiques, le ministre F.L. Oyono s’est investi aussi bien dans la coopération multilatérale et bilatérale que dans l’organisation de l’outil diplomatique camerounais.
-Coopération bilatérale
Sur le plan de la coopération bilatérale , le ministre F.L. Oyono a, au cours des cinq années passées à la tête du MINREX, mené un certain nombre d’actions au rang desquelles on peut citer l’affaire Bakassi, les commissions mixtes et le renforcement des liens avec les autres Etats.
L’affaire de Bakassi éclate en décembre 1993, alors que F.L.Oyono est depuis un an à la tête du MINREX. Face à cette situation, le Cameroun a développé une politique étrangère d’isolement de son voisin sur le plan international et de stabilisation du front militaire en attendant la décision de la Cour internationale de justice(CIJ).
Au niveau africain, le Cameroun a non seulement saisi l’organe central de l’OUA en charge des mécanismes pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, mais il a aussi déployé une intense activité diplomatique auprès des Etats africains.
Mais suite à l’échec des efforts de règlement de la crise par voie de négociation au niveau de l'OUA, le Cameroun a porté l’affaire devant la CIJ à la Haye. En attendant le verdict de cette dernière, le Cameroun, à travers son ministre des Relations extérieures, F.L. Oyono, n’a cessé de multiplier les contacts avec son voisin pour trouver une solution juste et équitable au problème de Bakassi. Sous les auspices du feu président togolais, Gnassingbe Eyadema, les deux ministres des Affaires étrangères Camerounais et Nigérian, F. L. Oyono et Chief Tom Ikimi se sont rencontrés à Tunis le 13 juin 1994, à Kara (Togo) du 4 au 6 juillet et les 16 et 17 février 1996 à Kara de nouveau.
Cette médiation du Président togolais aboutit à l’accord de Kara du 17 février 1996,invitant les deux parties à arrêter les hostilités dans la zone de Bakassi en attendant le verdict de la CIJ.
Ce dernier est effectivement intervenu malgré le fait que F.L Oyono n’était plus ministre des Relations extérieures. Beaucoup d’observateurs avertis reconnaissent aujourd’hui que c’est sous la conduite de F.L Oyono, alors MINREX, que le dossier Bakassi a connu une avancée remarquable. C’est avec beaucoup de tact, de rigueur et de dialogue que F.L. Oyono a géré ce dossier avant de passer le témoin à son collègue ministre de la Justice qui fut chargé de suivre le dossier au niveau de la CIJ.
Toujours dans le cadre des relations bilatérales, il y a lieu de signaler la reprise, avec l’arrivée de F.L Oyono à la tête du MINREX, de la tenue des commissions mixtes entre le Cameroun et ses principaux partenaires. Les commissions mixtes sont l’expression de la volonté des partenaires de conférer une dynamique nouvelle ou renouvelée à leurs relations bilatérales. C’est une pratique diplomatique qui se situe au-delà des relations diplomatiques traditionnelles et à laquelle les Etats ont recours lorsqu’ils désirent redynamiser leurs interactions. Le rôle des commissions mixtes,qui se tiennent à des intervalles réguliers ; est donc d’examiner l’état des relations, de dresser le bilan de la coopération entre deux pays et de suggérer les voies de maintenir et de développer ces relations.
Ainsi, de 1992 à 1997, le MINREX F.L. Oyono a organisé près de dix rencontres bilatérales:
- avec la République Populaire de Chine à Beijing et à Yaoundé en 1993 et 1995 respectivement ;
- avec la Corée du Nord à Pyongyang en 1993 ;
- avec le Nigeria à Abuja en 1993 ;
- avec le Royaume de Belgique à Bruxelles en 1994 ;
- avec le Tchad à Maroua en 1994 ;
- avec la Tunisie à Tunis en 1995 ;
- avec l’Egypte à Yaoundé en 1995 ;
- avec l’Allemagne à Yaoundé en 1994 et 1996 ;
- avec le Gabon à Libreville en 1997.
Toujours dans le cadre bilatéral, le mandat de F.L. Oyono à la tête du MINREX (1992-1997) a permis au Cameroun de nouer de relations diplomatiques avec une douzaine de pays :
- République Sud Africaine ;
- Guatemala,
- Paraguay,
- Jamaïque,
- Singapour,
- Indonésie,
- Pakistan,
- Ukraine
- Irlande du Nord,
- Slovaquie,
- Tchéquie.
En outre, des consulats honoraires ont été créés en :
- Italie (à Gêne, Messine, Turin et Naples),
- Costa Rica,
- République Sud Africaine (à Johannesburg)
- Liban (à Beyrouth).
Enfin, le Cameroun a renforcé ses liens de coopération avec d’autres nations. De nombreux pays ont ainsi accrédité de nouveaux ambassadeurs au Cameroun et vice versa. Le MINREX en personne a effectué plusieurs voyages officiels à l’extérieur et a reçu beaucoup de ses homologues étrangers à Yaoundé.
-Coopération multilatérale
Sur le plan de la coopération multilatérale, le mandat de F.L Oyono à la tête du MINREX peut se résumer en un triptyque de la diplomatie camerounaise : rayonnement, présence et participation. En assistant aux grandes conférences internationales, en prenant part aux réunions statutaires des organisations internationales, le Cameroun a fait valoir sa position sur les grands problèmes de politique internationale. Entre 1992 et 1997, le ministre F.L Oyono a pris part à près d’une douzaine de conférences internationales, soit aux côtés du Président Paul Biya, soit avec ses principaux collaborateurs du MINREX. On pourrait citer :
- Les sommets de l’OUA à Dakar en 1992, à Tunis en 1994 et Lomé en 1997,
- Les sommets de la Francophonie à Maurice en 1993, à Cotonou en 1995,
- Le sommet France-Afrique à Biarritz en 1994,
- Le sommet du Commonwealth à Auckland en 1995,
- La Conférence mondiale sur le développement social à Copenhague en 1995,
- La 51e Assemblée générale de l’ONU sur l’alimentation à Rome en 1996,
Enfin, le Cameroun a eu à abriter, au cours du mandat de F.L. Oyono à la tête du MINREX, plusieurs rencontres internationales en même temps qu'il a accueilli certains dirigeants des organisations internationales. Au titre des conférences, on peut citer la conférence des ministres des finances de la zone franc en 1992, la 5e conférence de l’ONUDI en 1993, le congrès mondial sur le SIDA et le sommet des Chefs d’Etat de l’UDEAC en 1994, le sommet de l’OUA en 1996. Entre temps, le 16 mai 1995, le Cameroun est devenu membre à part entière (52e) du Commonwealth. Parmi les dirigeants des organisations internationales ayant visité le Cameroun entre 1992-1997, on peut citer :
- Boutros Boutros, Secrétaire général de l’ONU en 1993,
- Chief Emeka Anyaokou, Secrétaire général du Commonwealth en 1993,
- Ahmed Mohamad Ali, Président de la Banque islamique de développement en1993,
- Jean Louis Roy, Secrétaire général de l’ACCT, 1993,
- Jacques Diouf, Directeur général du FAO, en 1995,
- Salim Ahmed Salim, Secrétaire général de l’OUA, 1996,
- Ibrahima fall, Sous-secrétaire général des Nations Unies chargé de la gestion des affaires politiques, en 1997.
Enfin, le Cameroun a eu à signer, entre 1992 et 1997, plusieurs accords multilatéraux :
- les accords de coopération Cameroun-UNESCO du 20 janvier 1993 relatifs au programme international pour le développement de la commutation (PIDC) ;
-
- l’accord de siège Cameroun-Secrétariat ONU relatif au centre d’information des Nation Unies à Yaoundé en 1994,
- l’accord de financement en 1995 pour la construction du barrage de Song-Loulou et de la Cellucam avec l’OCI pour des montants de 23 milliards et 4,8 milliards de franc CFA respectivement ;
- l’accord de base avec l’UNICEF en 1995 ;
- l’accord de siège Cameroun-OHADA à Yaoundé en 1997
- l’accord de siège Cameroun-CAF à Yaoundé en 1996.
• -Organisation de l’outil diplomatique camerounais
Sur le plan de l’organisation de l’outil diplomatique camerounais, le ministre F.L. Oyono a, autant que faire se peut, amélioré le statut du diplomate camerounais en même temps qu’il a restructuré tout l’appareil diplomatique camerounais.
En effet, la crise économique ,qui a sévi au Cameroun au moment où F.L. Oyono a pris les commandes du MINREX, n’a pas été propice à la bonne gestion de ce ministère. Déjà en 1990, la réduction des effectifs dans les missions diplomatiques du Cameroun à l’étranger n’a pas réglé tous les problèmes. La réduction des salaires du personnel de l'Etat de septembre et octobre 1993, ajoutée à la non perception des salaires des mois de novembre et décembre 1993 et le changement du taux préférentiel du franc CFA qui est passé de 50 FCFA pour un franc français à 100 CFA en janvier 1994, ont entraîné de la part du personnel extérieur au département ministériel des comportements d’une rare gravité. On a ainsi vu des diplomates camerounais faire la manche, d’autres faire le trafic des timbres fiscaux pendant que d’autres, enfin, étaient menacés d’expulsion, pour non paiement des loyers deleur habitation.
Devant cette situation pour le moins déplorable, le ministre F.L Oyono a pris le taureau par les cornes en proposant à la sanction du Président de la République des modifications importantes dans le fonctionnement de l’appareil diplomatique et consulaire camerounais. Dès le 26 septembre 1996, cette restructuration a porté sur les points suivants : réduction des effectifs du personnel diplomatique de l’étranger, entretien des immeubles diplomatiques et extension des locaux des services centraux du MINREX.
S’agissant de la réduction des effectifs, la première mesure consista à licencier tout le personnel recruté sur place auprès des missions diplomatiques, ensuite à rappeler près de 243 personnes sur les 494 qui étaient alors en service hors du Cameroun, soit une réduction de 49 %.
Par ailleurs, pour redorer l’image du Cameroun, des crédits supplémentaires importants furent votés dans le budget d’investissement du MINREX pour la réfection et l’entretien des locaux diplomatiques à l’étranger tandis que les bâtiments du ministère ont bénéficié d’une extension pour accueillir le surplus de personnel rappelé.
Enfin, s’agissant des diplomates, et en attendant l’adoption de leur statut, ils sont soumis à une rotation tous les trois ans, renouvelable une fois et à un rappel obligatoire dans les services centraux à Yaoundé après un séjour à l’extérieur.
Ainsi, après cinq ans à la tête du MINREX, et après avoir été confirmé deux fois au même poste , F.L. Oyono fut remplacé le 7 décembre 1997 (décret n° 97/207) par Augustin Kontchou Kuomegni et nommé au ministère de la Culture comme ministre d’Etat, poste qu’il occupe encore jusqu’à ce jour..

- F.L. Oyono : ministre d’Etat en charge de la Culture (MINCULT)
(7 décembre 1997)
Diplomate de profession, F.L. Oyono est aussi un écrivain, un homme de lettres, bref, un homme de culture . Sa nomination à la tête du département de la Culture apparaissait aux yeux d’ un certain nombre de ses concitoyens comme le couronnement de la carrière de l’homme de lettres , comme ce fut le cas, hier, lors sa nomination à la tête du MINREX.
" L’homme qu’il faut à la place qu’il faut.",ont-ils dit.
Beaucoup de camerounais avertis estimaient en effet que la nomination de F.L. Oyono avait un objectif primordial : redonner les lettres de noblesse d’antan à la culture camerounaise en perte de vitesse.
Institué en 1992 par décret présidentiel n° 92/245 du 26 novembre 1992 et réorganisé par le décret n° 2002/216 du 21 août 2002, le ministère de la Culture est chargé :
- de la définition et la mise en œuvre de la politique culturelle ;
- du développement et de la diffusion de la culture ;
- de la cinématographie ;
- de la protection, de la conservation, de l’enrichissement du patrimoine culturel artistique et cinématographique national ;
- de la préservation des sites et monuments historiques ;
- des musées, des bibliothèques, des cinémathèques et des archives nationales.
Par ailleurs, il veille à l’expansion du bilinguisme, assure la liaison entre les pouvoirs publics et les organisations de droits d’auteur, et exerce la tutelle des établissements spécialisés ci-après : le Palais des congrès, l’Ensemble national, les Archives nationales, la Cinémathèque nationale, la Centrale de lecture publique et l’Institut national des arts et de la culture.
Depuis l’arrivée de F.L. Oyono à la tête de ce ministère, diverses actions ont effectivement été menées en faveur de la promotion de la culture camerounaise :
- assainissement du cadre juridique et institutionnel de la culture ;
- politique de promotion de l’identité culturelle ;
- construction d’un dialogue entre les cultures ;
- protection du patrimoine culturel matériel et immatériel ;
- création d’un compte d’affectation spéciale pour le soutien de la politique culturelle ;
- renforcement du réseau camerounais de lecture ;
- développement des arts plastiques ;
--relance de la production cinématographique

- Assainissement progressif du cadre juridique et institutionnel de la culture
L’une des missions du ministre F.L.Oyono, une fois à la tête du ministère de la Culture, fut de doter la culture camerounaise d’un cadre juridique et institutionnel adéquat et moderne. Mais la tâche n’était pas facile, tellement le terrain est vaste. Lentement, mais progressivement, ce cadre a été élaboré et continue de l’être. Parmi les textes déjà pris, on peut citer :
- la loi n° 2000/05 du 17 avril 2000 organisant le dépôt légal. Avec cette loi, toutes les productions intellectuelles, notamment tout document imprimé, graphique, ou photographique, sonore ou audiovisuel, quels que soient ses procédés techniques de production, d’édition ou de diffusion est soumis au dépôt légal, c’est-à-dire à la remise obligatoire et définitive à la bibliothèque nationale ou à la cinémathèque nationale d'un certain nombre d’exemplaires de toute production intellectuelle destinée au public ;
- la loi n° 2000/010 du 19 décembre 2000 régissant les archives au Cameroun. Elle reconnaît et aménage le droit d’accès aux documents d’archives publiques et privées en même temps qu’elle sanctionne la destruction, l’aliénation et l’exportation illicite des documents d’archives ;
- la loi n° 2000/011 du 19 décembre 2000 relative aux droits d’auteurs et aux droits voisins accorde de véritables droits de propriété aux auteurs d’œuvres littéraires ou artistiques (écrivains, auteurs-compositeurs, architectes, photographes d’art ), artistes interprètes (chanteurs, musiciens, danseurs) aux producteurs de phonogramme et vidéogramme et aux entreprises de radiodiffusion ;
- la loi n° 2003/013 du 22 décembre relative au mécénat et au parrainage, encourage et favorise la participation des personnes physiques et morales, publiques ou privées, à la réalisation des projets à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif ou culturel, concourant à la mise en valeur du patrimoine touristique et artistique, à la défense de l'environnement naturel, à la diffusion de la culture et à l’essor du bilinguisme des langues nationales ;
- la loi n° 2004/001 du 21 avril portant régime des spectacles, crée les professionnels chargés d’organiser des spectacles pour protéger les artistes livrés souvent aux caprices de simples aventuriers, organisateurs de spectacles.
Ces lois ont été suivies de textes d’application, notamment :
- le décret n° 2001/956/PM du 1er novembre 2001 permet de créer un seul organisme de gestion collective dans chacune des catégories suivantes :
• littérature, arts dramatique, dramatico-musical, chorégraphique et autres arts du même genre ;
• art musical ;
• arts audiovisuel et photographique ;
• arts graphique et plastique.
- le décret n° 2001/389 du 5 décembre 2001 portant création d’un compte d’affectation spéciale pour le soutien de la politique culturelle ; ce compte a pour mission de mobiliser les ressources financières qui permettront à l’Etat de fournir des aides sous des formes diverses et variées ;
- le décret n° 2002/251 du 31 octobre 2002, quant à lui, réorganise le Palais des Congrès et confère à ce dernier le statut d’établissement public conformément à la loi n° 99/016 du 22 décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic.
D’autres textes sont attendus, notamment ceux organisant l’Institut national des arts et de la culture, la Cinémathèque nationale, la centrale de lecture publique et l’Ensemble national.

- Politique de promotion de l’identité culturelle et de dialogue entre les cultures
Dans son livre publié en 1987 et intitulé Pour le libéralisme Communautaire, le Président Paul Biya écrit : "…Le Cameroun est un pays composite. Il s’agit donc pour nous de cultiver cette connivence culturelle où chaque ethnie apporte ce qu’elle détient d’excellent pour l’édification d’une culture nationale…".
Etat multiethnique, le Cameroun est un pays multiculturel dont la politique culturelle, définie par le chef de l’Etat, encourage le développement d’un melting-pot, préférant promouvoir chaque culture spécifique en vue de son plein épanouissement dans le cadre d’un dialogue fécond et pacifique. Et de fait, le pluralisme culturel a été conçu au Cameroun en tant que vecteur de l’unité et de l’intégration nationale.
Le Festival National des Arts et de la Culture, (FENAC),hier FESTAC (Festival des Arts et de la Culture) est né de ses fonts baptismaux en avril 1991 (décret n° 91/193 du 08 avril 1991). Il est la grande messe des cultures nationales, dans leur diversité et leurs multiples formes d’expression. Il se tient tous les deux ans de façon rotative dans les 10 provinces du Cameroun.

- La protection du patrimoine culturel matériel et immatériel.
Dans ce domaine, on peut relever, en plus des lois de 2000 sur le dépôt légal , les archives nationales et la Bibliothèque nationale, le lancement, depuis le 23 novembre 2001à Ebolowa, d’un inventaire général du patrimoine culturel national. Ce dernier consiste tout d’abord en l’identification de notre patrimoine culturel matériel (objets d’art, sites et monuments historiques, archives, patrimoine archéologique, sub-aquatique) et immatériel (coutumes, rites, traditions, religions, langues, et religions) , en vue d’une meilleure conservation et valorisation.
Ceci permettra ensuite à notre pays, non seulement, de contrôler l’exportation illicite de nos biens culturels, mais aussi de bénéficier des avantages prévus dans certains instruments juridiques internationaux.
Enfin, ce projet aura des implications directes sur le développement du tourisme culturel dans notre pays et, au-delà, sur le développement de notre économie. En effet, cet inventaire fournira aux décideurs des éléments de détermination des circuits touristiques et leur permettra aussi d’avoir une feuille de route pour le développement durable, le patrimoine culturel étant l’ensemble des traces des activités humaines qu’une société considère comme indispensables à son identité et à sa mémoire collective et qu’elle souhaite transmettre aux générations futures.

- Renforcement du réseau camerounais de lecture
Depuis les années 70, tous les textes organisant le département ministériel en charge de la culture prévoient des structures chargées de la promotion de la lecture et du développement des bibliothèques. Aussi, compte tenu des moyens nationaux limités, ce ministère ,à l’époque ,avait-il sollicité et obtenu l’appui de la coopération française pour la création des bibliothèques publiques sur l’ensemble du territoire camerounais, c’était en 1986.
Une première convention (n°482/CD/87/VI/CAE), intitulée "aide au livre" fut signée le 03 juin 1988 entre les gouvernements camerounais et français. L’objet était d’aménager des bibliothèques de lecture publique dans les chefs lieux de provinces en les équipant en livres et en matériels professionnels et en assurant la formation du personnel.
Avec l’arrivée de F.L Oyono à la tête du ministère de la Culture, une nouvelle convention (n° 006/CD/93) intitulée "appui au développement de la lecture publique" a été signée le 03 décembre 1993. Elle visait à mettre en place un réseau de lecture publique susceptible de contribuer au développement socioculturel du Cameroun.
Pendant la durée des deux conventions, huit (8) bibliothèques pilotes provinciales (Garoua, Bafoussam, Bertoua, Ebolowa, Limbé, Maroua Ngaoundéré, Yaoundé) ont été créées. A partir de ces bibliothèques, des activités de promotion du livre et de la lecture sont régulièrement organisées avec le concours du ministère de la Culture. Par ailleurs, avec l’appui de ce dernier, 22 bibliothèques municipales ont été créées hors convention.


Développement des arts plastiques
Avant la nomination de F.L.Oyono à la tete du ministère de la Culture, les Arts plastiques étaient relégués à l’arrière plan de la promotion de notre culture.On parlait surtout de musique,de danse et de ballet,et très peu de la peinture,de sculpture,de photographie d’art,etc…
Paraphrasant le Président de la République, le ministre F.L. Oyono dira à ses collaborateurs que: "comme en sport, il n’y a en culture, ni art majeur, ni Art mineur". Désormais, des plasticiens seront associés à toutes les opérations de promotion de l’image du Cameroun à l’étranger (grand prix de l’amitié France-Afrique à Paris-Vincennes en mai 1998 ; coupe du monde "France 98", Toulouse, Montpellier, etc. ;)
La convention franco-camerounaise "d’appui au développement culturel" et le "projet Art-Cam" réservent une place de choix aux arts plastiques dans la mesure où il est prévu la création d’un réseau de diffusion consacré aux arts plastiques dans les villes, dites secondaires (Bafoussam, Bertoua, Ebolowa, Kribi et Maroua).
Avec l’ouverture, depuis janvier 2001 du musée national, des expositions permanentes et thématiques sont fréquemment organisées, à l’exemple de celle de la célébration du 20e anniversaire du Renouveau, le 06 novembre 2002, que le Chef de l’Etat a personnellement visionnée.
Le rayonnement des plasticiens camerounais est désormais établi. Ils accompagnent les Lions Indomptables aux grandes compétitions internationales. Le Cameroun se positionne d'ores et déjà comme un pays d’avenir orignal et novateur en matière de développement de la peinture, sculpture, céramique, photographie d’art, etc.

- La Relance de la production cinématographique et audiovisuelle
La mise en service du réseau hertzien de la télévision nationale CTV à Bamenda, le 21 mars 1985, a donné lieu à des expériences multiformes en faveur de la réalisation des programmes locaux en même temps qu’elle a permis d’explorer les réalités de la coproduction à travers l’ex-Fonds de développement de l’industrie cinématographique (FODIC) et la société BELGAVOX, dans le cadre de la réalisation des programmes destinés à la télévision nationale du Cameroun.
Ce fut la période faste de la production audiovisuelle camerounaise Malheureusement, celle-ci fut vite interrompue avec la récession économique et les troubles sociopolitiques des années 80- début 90. Le FODIC et Cameroon actualités fermeront leurs portes, pendant que le ministère en charge de la culture se contentera de quelques textes juridiques et réglementaires pour sortir notre production cinématographique et audiovisuelle de sa torpeur.
Dans un contexte marqué par les effets de la mondialisation et de la libéralisation, les forces en présence au niveau local pourraient s’avérer pesantes pour la promotion d’une production cinématographique nationale. La mise en œuvre des instruments juridiques constitue le premier pas vers une relance effective de la production cinématographique et audiovisuelle. Mais celle-ci devra avoir des mesures d’accompagnement telles que la formation des hommes, la mise à disposition des moyens techniques et financiers suffisants et l’harmonisation de la gestion et du fonctionnement du paysage cinématographique et audiovisuel.
- Une pléthore de festivals locaux ou internationaux
En parcourant les quotidiens nationaux ou les quelques revues spécialisées de la place, le lecteur attentif ne manquerait pas d’observer la pléthore de communiqués annonçant l’organisation ou la tenue de Festivals dans notre pays. La question que l’on pourrait alors se poser est celle de savoir quelle place ou quel rôle ces manifestations jouent-elles dans l’expression artistique et culturelle camerounaise ?



D'entrée de jeu, on pourrait y répondre, en paraphrasant le ministre F. L. Oyono :
sur le plan culturel nous avons opté ... pour la promotion de la diversité culturelle, sans préjudice de notre unité ; et les festivals locaux sont autant d’occasions de célébration de la culture locale. Ceux-ci sont un véritable creuset pour la valorisation du patrimoine culturel national. A ce titre, ils bénéficient de toute l’attention du ministère…

Depuis la décennie 1990/2000, on assiste effectivement à une résurgence des rencontres culturelles traditionnelles telles que : le Mpo’o des Bakoko, le Nyem des Tikar, le Ngouon des Bamoun, le Mbam’art dans le Mbam, le Medumba à Banganté, le Feo Kague des Toupouris, le Labi Gbaya dans l’Adamaoua, le Kanuri dans l’extrême Nord, le february et le May chez les Batanga, la fête du Macabo chez les Bangoua, l’Abok Ebang chez les Ewondos, etc.
Tous les deux ans, le Festival national des Arts et de la Culture (FENAC) vient fédérer toutes ces énergies endogènes en un bouquet que viennent fleurir aussi tous les aspects exogènes de la culture nationale : le cinéma, le livre, le théâtre, la musique. Il s’agit alors d’un moment d’expérimentation de l’œcuménisme culturel qui fonde l’identité camerounaise.
Sur le plan international, la présence du Cameroun aux manifestations culturelles internationales témoigne de la volonté politique des gouvernants de voir notre identité culturelle se manifester dans sa double dimension traditionnelle et moderne. Parmi ces événements internationaux, on peut citer :
les Rencontres théâtrales internationales du Cameroun (RETIC)
- le Marché des Arts et du spectacle africain (MASA) ;
- les Rencontres musicales de Yaoundé (REMY) ;
- le Festival international " Enfants d’aujourd’hui, musiciens de demain" ;
- Ecrans Noirs du cinéma ;
- le Festival de télévision (FESTEL) ;
- le Festival " plateau vivant";
- le Festival International des voix de femmes (MASSAO) ;
- le Festival des danses et percussions ABOK I NGOMA ;
- le Festival international de la caricature et de l’humour (FESCARHY) ;
Ces manifestations sont des cadres d’excellence artistique, car elles ont une envergure internationale:
Elles permettent ainsi aux camerounais d’être en contact avec des productions culturelles de standard international d’une part, et à nos créateurs de confronter leur talent à celui de leurs confrères d’autres horizons, d’autre part. Nous soutenons ces manifestations, car elles viennent en appui à l’action culturelle publique…
Comme on peut le constater, le séjour de F.L Oyono à la tête du ministère de la Culture coïncide avec ce que nous nous pourrions appeler "l’aggiornamento culturel" ou si vous préférez le "Renouveau culturel", la "Renaissance culturelle" camerounaise, dans la mesure où on observe une dynamique avérée aussi bien sur le plan national qu’international . Voilà pourquoi le Chef de l’Etat lui a sans cesse renouvelé sa confiance à la tête de ce ministère, voici bientôt huit ans
Conclusion
"L’Histoire, c’est l’homme, toujours l’homme et ses admirables efforts", tel est le constat que fait Fernand Braudel dans la préface qu’il rédigea dans le très célèbre ouvrage de l’historien burkinabé Joseph Ki-Zerbo, Histoire générale de l’Afrique Noire, d’hier à demain, publié aux éditions Hatier à Paris en 1979. Il reprenait ainsi une idée chère à son maître Lucien Febvre qui avait fait de "l’homme la mesure de l'histoire,sa seule mesure…,sa raison d'être ;car, c’est l’homme qui bâtit les faits qui remplissent les pages de l’histoire.
Ces assertions se vérifient ici, à travers les pages que nous venons d’écrire sur F.L.Oyono, grand commis de l’Etat. En passant en revue la quarantaine d’années,voire plus, que ce dernier a effectuées au service de l’Etat camerounais, en relevant les principales actions qu’il a eu à poser tout au long de sa longue et riche carrière professionnelle, nous avons du même coup revisité l’histoire du Cameroun des cinquante dernières années.
Mais peut-on conclure ? Ce serait trop tôt. Car le grand commis de l’Etat F. L. Oyono n'est pas encore au bout de sa longue mais ô combien exaltante mission. Pour le moment,nous ne pouvons que nous contenter d’un bilan provisoire en prenant le risque de le résumer en un mot : symbole ou modèle.
F.L. Oyono est un symbole de persévérance, un symbole de courage, un symbole du culte de l’effort. Car, s’il s’était découragé devant les difficultés d'ordre familial et scolaire du début de sa vie, il n’aurait pas connu par la suite ce parcours professionnel exceptionnel.
"Toute défaite aujourd’hui est mère d’une victoire future", disait Adolf Hitler. Cette pensée se vérifie ici dans le cas de F.L.Oyono.Son exemple devrait par conséquent inspirer les jeunes à plus d'ardeur au travail afin que les échecs d'aujourd'hui les aident à préparer les succès de demain.
La riche et longue carrière de F.L Oyono est également un symbole de patriotisme, un symbole du travail bien fait. F.L.Oyono est un patriote. Il a toujours su privilégier les intérêts supérieurs de sa patrie à ceux des groupes d’intérêts ethnicistes, corporatifs ou sectaires. Il privilégie le travail bien fait, adore le beau, l’ordre, l’harmonie. Le désordre lui répugne.
F.L. Oyono est aussi un modèle de fidélité dans l’amitié. Souvent dans la vie, les amis ça va, ça vient. Il y a les vrais, les "vrais-faux", les vieux de la vieille, les nouveaux, les amis perdus… Depuis le temps qu’il est dans le sérail, F.L. Oyono en sait quelque chose. Il en a usé quelques uns, gagné d’autres. Mais il a toujours été fidèle aux "vrais des vrais", ceux qui n’ont jamais failli ,même dans les pires moments. C’est une espèce rare, très rare.
Enfin, pour ceux qui croient en Dieu ou aux Ancêtres, la très riche et exceptionnelle carrière de F.L. Oyono pourrait se révéler comme une bénédiction divine ou des ancêtres. Les Saintes Ecritures comme la vieille Sagesse bantoue nous apprennent que que celui qui a la crainte de Dieu et/ou de ses parents, celui qui obéit et respecte Dieu et/ou ses parents vivra longtemps. Peut-être que F.L Oyono a fait siennes ces prescriptions.

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
A- Ouvrages :
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- Cabinet civil PRC (ed.), 1992-1997 : cinq ans de avec Paul Biya ,Yaoundé, s .n ;, 1997.
- Keutcha,Jean, Un pays, des Hommes, un continent, Paris ,Presses du management, 1991.
- Ki-Zerbo, Joseph, Histoire générale de l’Afrique Noire : d’hier à demain, Paris, Hatier, 1979.
- Kom, Ambroise, Mongo Beti parle, Bayrenth, BUP, 2002.
- Mouelle Kombi, Narcisse, La politique étrangère du Cameroun, Paris ,L’Harmattan, 1996.
- Ngnieman, Zacharie, Nigeria-Cameroun : la guerre permanente ?, Yaoundé, clé ,1996.
- Oyono, Dieudonné, Avec ou sans la France : la politique Africaine du Cameroun depuis 1960, Paris, l’Harmattan, 1990.
- Oyono, Ferdinand, Chemin d’Europe, 2e ed., Paris Julliard, 1971.
-______________. Le vieux nègre et la Médaille, Paris, Julliard, 1968.
-______________. Une vie de boy, , Paris, presse Pocket ,1970.
B- Thèses et Mémoires

- Etoa Oyono, G., "Ferdinand Oyono : le diplomate", mémoire de maîtrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2004.
- Owono Mimboe, Jérôme, "Ferdinand Oyono : l’Homme et l’œuvre", mémoire de DES en Lettres, Université de Yaoundé, 1974.
- Tonye, Alphonse Marie, "Les Commission mixtes dans la camerounais contribution à la connaissance de la diplomatie et de la politique étrangère du Cameroun", thèse de Doctorat en Relation Internationales, IRIC, 1989.
C- Articles des Revues et Jounaux
- Abdourahman, Alfaki, "Journée mondiale de l’Habitat : priorité, rénover nos quartiers surpeuplés", in Cameroon-Tribune, n° 3983, mardi 6 octobre 1987, p. 6.
- Abena Nlomo, Jacqueline, "Le Crédit foncier, dix ans après : plus de dix mille logements finances" , in Cameroon-Tribune, n° 3912, mardi 7 juillet 1987, pp. 8-9.
- Almeida (d’), Fernando, "Extension de Douala-Nord : le lotissement de Logpom est prêt", in Cameroon-Tribune, n° 4319, Jeudi 2 février 1989, p. 6.
- __________., "Restructuration et aménagement la zone Nylon: le coût du projet est estimé à 20 milliards de FCFA", in Cameroon-Tribune, n° 4402, vendredi 2 juin 1989, p. 8.
- Anonyme, "Curriculum vitae de S.E.M Ferdinand Léopold Oyono, ministre d’Etat chargé de la Culture", in Culture Infos, n° 006, décembre 2002, pp. 18-19.
- Atangana Abega, Remi, "Enjeux de la relance de la production cinématographique et audiovisuelle", in Culture-Infos,n° 006, décembre 2002, pp. 62-63.
- Etoundi Mballa, Patrice, "Logements administratifs : les fonctionnaires ne seront pas expulsés", in Cameroon-Tribune, n° 3954, jeudi 27 août 1987, p.3.
- ____________., "Urbanisme et Habitat : le ministre Oyono en appelle au sens de responsabilité", in Cameroon-Tribune, n° 3766, mardi 6 janvier, 1987, p.8.
- ____________., "Urbanisme et Habitat : le ministre Oyono visite Yaoundé dans ses profondeurs", in Cameroon-Tribune, n° 3767, mercredi 7 janvier 1987, p. 6.
- Gildo, Adala, "Développement des Arts plastiques : le grand bond en avant", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, pp. 60-61.
-_____________., "Développement des Arts plastiques : le grand bond en avant", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, P. 60.
- Mbia, Augustin Charles, Politique de promotion de l’identité culturelle Camerounaise", in Culture-Infos, n° 006,décembre 2002, pp.45-46.
- ____________., "Politique de promotion de l’identité culturelle camerounaise", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, p. 46.
- Ngotobo , Séraphin, "Renforcement du réseau Camerounais de lecture", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, pp. 58-59.
- _____________., "Renforcement du réseau camerounais de lecture", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, p. 58.
- Nguio Koung, Martin, "Protection du patrimoine culturel matériel et immatériel : vingt ans de maturation législative sur les archives et le dépôt légal", in Culture-Infos, n° 006 décembre 2002, pp. 50-51.
- Njock, Jean Marie, "Création du Ministère de la Culture : une séquence majeure", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, pp. 43-44.
- Noah Jean Maurice, "Volonté politique de construction d’un dialogue entre les cultures : le cas du Camroun", in Culture-Infos, n°006, décembre 2002, p. 47.
- Oyono, Ferdinand Léopold, "La lettre et l’esprit de la réforme de la gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins au Cameroun", in Culture-Infos n° 007, août 2004, pp. 6-7 .
- ___________., "interview", in Culture Infos, n° 007, août 1974, pp. 22-28.
- ___________., "La Culture camerounaise en Marche", in Culture-Infos, n° 006, décembre 2002, pp. 6-7.
- Seuna, Christophe, "Assainissement du cadre juridique et institutionnel de la Culture", in Culture Infos, n° 006, décembre 2002, pp. 52-53.
- Simgba, Jean Bosco, "Inauguration du corps sic de Mendong : les portes sont ouvertes ", in Cameroon-Tribune, n° 4253, lundi 31 octobre 1988, pp. 4.

D- Jounaux officiels (lois et règlements)
1- Lois et ordonnances
- Loi n° 2000/11 du 19 décembre 2000 relative au droits d’auteur et aux droits voisins .
- Loi n° 84/001 du 4 février 1984 portant modification des articles 1er, 5, 7, 8, 26 et 34 de la Constitution, in JORC, n° 3 15 février 1984, pp. 427-429.
- Loi n° 87/019 du 17 décembre 1987 fixant le régime de la communication audiovisuelle .
- Loi n° 88/ 017 du 16 décembre 1988 fixant l’orientation de l’activité cinématographique .
- Loi n° 90/52 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de communication sociales .
- Ordonnance n° 89/004 du 12 décembre 1989 fixant une redevance audiovisuelle .
2- Règlements
- Arrêté du Secrétaire Général de la présidence de la République portant délégation de signature à certains responsables de la Présidence de la République n° 587,588, 589,590,591,592, 593 et 594, in JORC, n° 17, 15 septembre. 1985, pp. 3356-3359.
- Circulaire 2 CAB-PR du 1er juin 1987.
- Décret n° 66/DF /4124 du 17 août 1966 portant organisation des archives nationales.
- Décret n° 72/1 du 03 janvier 1973 portant réorganisation de la bibliothèque nationale.
- Décret n° 84-30 du 4 février 1984 portant organisation de la Présidence de la république, in JORC, n°3, 15 février 1984, pp. 443-448.
- Décret n° 85-1174 du 24 Août 1985 nommant le Secrétaire général et les secrétaires généraux adjoints de la Présidence de la République, in JORC, n° 17, 15 septembre 1985, p.3236.
-Décret n° 85-1172 du 24 Août 1985 modifiant le décret n° 85-29 du 4 février 1984 portant organisation du gouvernement, in JORC, n° 17, 15 septembre 1985, pp 3231-3234.
- Décret n° 85-1199 du 30 août 1985 accordant délégation permanente de signature à M. Ferdinand Léopold Oyono, Secrétaire général de la Présidence de la République, in JORC, n° 17, 15 septembre 1985, pp. 3362-3362.
- Décret n° 85-1217 du 11 septembre 1985 portant réorganisation de la Présidence de la République, in JORC, n° 18, 1er octobre 1985, pp 3396-3398.
- Décret n° 86-1399 du 21 novembre 1986 portant organisation du gouvernement, in JORC, n° 24, 1er janvier 1987, pp. 3019-3034.
- Décret n° 86-1404 du 21 novembre 1986 portant modification de l’article 1er du décret n° 86-1173 du 214 août 1985 nommant les membres du gouvernement, in JORC, n° 23, 15 décembre 1986, p. 2817.
- Décret n° 88-202 du 4 février 1988 portant création d’une cellule spéciale de développement urbain, in JORC, n° 4, 1er mars 1988, p. 273.
- Décret n° 88/1287 du 21 septembre 1988 portant organisation du ministère de l’Information et de la Culture.
- Décret n° 88-1603 du 25 octobre 1988 portant création d’un Comité de coordination de développement urbain, in JORC, n° 21, 15 novembre 1988, pp. 1954-1955.
- Décret n° 90 / 1462 du 9 novembre 1990 fixant les conditions d’obtention des autorisations d’exercice de l’action cinématographique .
- Décret n° 92/245 du 26 novembre 1992 portant organisation du gouvernement.
- Décret n° 92-248 du 27 novembre 1992 portant nomination des membres du gouvernement.
- Décret n° 98/006 du 08 janvier 1998 portant organisation du ministère de la Culture.
- Décret n° 2001/956 /PM du 01 novembre 2001 fixant les condition d’application de la loi n° 2000/11 du 19 décembre 2000 relative aux droits d’auteurs et aux droit voisins .
- Décret n° 2002/ 215 du 23 août 2002 portant organisation du ministère de la Communication .
- Décret n° 91/287 du 21 juin portant organisation et fonctionnement du Conseil national de la Communication .

E- Journaux et Revues
- Cameroon-Tribune, N° 3509, mercredi 26 février 1986, p. 3.
- Cameroon-Tribune, N° 3514, mardi 4 mars 1986, p.3.
- Cameroon-Tribune, N° 3533, mercredi 26 mars 1986, p. 3.
- Cameroon-Tribune, N° mardi 15 avril 1986, p. 1.
F- Archives
- Archives nationales de Yaoundé.
- Archives du MINREX.

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